Le Cocher maladroit ou Polichinelle Phaéton

Auteurs : Carolet (Denis)
Parodie de : Phaéton de Quinault et Lully
Date: février 1731
Représentation : février 1731 Foire Saint-Germain - Marionnettes de Bienfait
Source : ms. BnF, fr. 9315
Denis Carolet

Le Cocher maladroit


Polichinelle Phaëton
Parodie en trois actes
Représentée aux marionnettes de la Foire Saint-Germain
1731
BnF ms. fr. 9315
definitacteur, Bride-en-main bride
definitacteur, Forte-Échine forte

Acteurs


Gaudon, ravaudeuse, fille de Monsieur Savouret
Babet, blanchisseuse, fille de Monsieur Brochet
Polichinelle, apprenti savetier
Monsieur Savouret, maître savetier
Madame Savouret, mère de Polichinelle
Bride-en-main, fiacre, père de Polichinelle
Forte échine, fort de la halle, fils du gros Thomas
Monsieur Brochet, marchand de marée
Troupe de savetiers et de poissardes
La scène est à Paris, aux halles.

Le Cocher maladroit


Acte i


Scène i

Gaudon seule

gaudon

Air : Bouchez, Naïades, [vos fontaines]

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Heureuse une âme indifférente ;
Le bonheur dont j’étais contente,
Ne me sera-t-il point rendu ?
Chez nous, tout est calme et tranquille ;
Mais mon cœur est comme éperdu
Depuis le jour qu’il aime en ville.

Scène ii

Gaudon, Babet

babet

Bonjour, Gaudon, te voilà bien seule mon enfant ? Tu rêves ? Je suis sûre que ton cœur en tient, avoue-moi la dette ?


gaudon

Pas tant que le tien peut-être. Tu ne viens pas ici pour des prunes ?


babet

Air : Ah ! mon mal ne vient que d’aimer

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Informations sur cet air

Je veux bien te le confirmer.
Ah ! mon mal ne vient que d’aimer !
Ton cœur qui se laisse charmer,
T’amène ici seulette.
Ah ! ton mal ne vient que d’aimer !
gaudon
Queussi, queunie, poulette.
babet

Forte-Échine, le fils du gros Thomas, te fait les yeux doux.


gaudon

Si l’on ne me marie pas à ce pauvre garçon, ce ne sera pas le compte de mon cœur. Je l’aime tant que j’en suis folle.


babet

Air : Les proverbes

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Tu ne sais pas, Gaudon, que quand on aime,
On craint toujours quelques revers du sort.
De mon amant, la douceur est extrême ;
Il n’est pire eau, que l’eau qui dort.

Le drôle pourrait bien viser ailleurs qu’à mon but mais motus. Le voici !


gaudon

Je vous laisse ensemble. Tire-lui les vers du nez.


Scène iii

Babet, Polichinelle

babet

Vous passez bien raide, Monsieur Polichinelle, est-ce que vous êtes aveugle ? ... Vous ne me connaissez donc plus ? Ces chiens d’hommes, voilà comme ils sont quand ils n’ont plus rien à souhaiter.


polichinelle

Air : Comment donc ? Sur quel ton


En vérité, Madame la guenon,
Vous le prenez sur un drôle de ton.
Faut-il toujours vous frotter le chignon,
Pour vous prouver qu’on est fidèle et tendre ?
babet
Moi guenon ! Sur quel ton ?
polichinelle
C’est le ton
Qu’avec une salope, il faut prendre.
babet

Si tu m’aimais comme à l’accoutumée, tu me [dirais] avec transport :


Air : Ah ! Philis, je vous vois

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Ah ! Babet, je vous vois, je vous aime.
Si je vous ai, je vous baiserai tant !
Baisons-nous donc en attendant.
Je vous vois, je vous tiens, je vous baiserai tant.
Ah ! Babet, etc.
polichinelle

Tu ne sais ce que tu dis... Je t’aime de mon [mieux].


babet

Tu parais embarrassé ?


polichinelle

Je t’aime toujours, ne t’inquiète pas !


babet

Air : Un mitron de Gonesse

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Je m’aperçois sans cesse
Que vous vous démenez
Pour une autre maîtresse.
Hélas ! vous en tenez.
C’n’est plus pour moi,
Que le four chauffe !
C’n’est plus pour moi,
Qu’on cuit chez toi.
polichinelle

Air : Prévôt [des marchands]

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On ne guérit point de la peur.
Veux-tu que j’arrache mon cœur
Pour le mettre dans ta poitrine ?
Je voudrais bien t’aimer plus fort :
Si ce compliment te chagrine,
Gronde l’Amour, lui seul a tort.

Voilà ma mère !


babet

Adieu. Tu peux lui dire ce que tu voudras, je ne fourrerai pas mon nez dans vos affaires.


Scène iv

Madame Savouret, Polichinelle

Madame Savouret

Qu’as-tu, mon fils, tu me parais tout débiscosié ?


polichinelle

J’enrage... Monsieur Savouret, votre homme, va marier sa fille à Forte-Échine, ce grand fort de la halle qui est bâtard du gros Thomas. Parlez à votre mari pour moi. Sa boutique est bien achalandée, je sais bien le méquier, faites-ça, ma mère !


Madame Savouret

Si tu n’aimais pas Babet, je te ferais bien épouser ma belle-fille. Je ne me suis mariée au savetier Savouret que dans cette vue-là. Va, je le veux. La boutique est bonne... tout ira bien. Mais...


polichinelle

Quoi, mais ? Y-a-t-il quelque fer qui loche à cette fille-là ?


Madame Savouret
airvide
Le père de Babet,
Ce gros monsieur Brochet,
Dont tu quittes la fille,
Prédis que tu seras
Cornard à vingt-quatre carats
Dans cette autre famille.
polichinelle

Air : Des fraises

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Informations sur cet air

Non ! À mon ambition
Je ne met point de bornes.
J’aurai toujours à foison
Avec Babet ou Gaudon
Des cornes, [des cornes, des cornes.]

Scène v

Monsieur Brochet, Madame Savouret

Monsieur Brochet

Air : Tout le long de la rivière

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Heureux qui se moque
D’un jeune tendron,
Qui voudra s’en choque !
Voilà ma chanson
Tout le long de la rivière etc.

Je vais taper l’œil en attendant l’heure de la vente.


Madame Savouret

Eh, parlez donc compère ! Vous ronflez comme un cochon. Pardi, vous v’la en bel état pour un jour de noce.


Monsieur Brochet

Air : La lune est levée


Laissez-moi tranquille.
Amis, au revoir,
Il est inutile
De tant m’émouvoir.

Je ne suis pas si saoul que j’étais hier au soir.


Madame Savouret

Je veux marier mon fils avec Gaudon, la fille de mon homme.


Monsieur Brochet

Ma fille, Babet, restera donc ici pendue au croc ?


Madame Savouret

Oh dame ! Mon fils est tout esprit, on voit bien qu’il est bâtard. Il remonte déjà une paire de galoche mieux qu’un curé.


Monsieur Brochet

Air : Ramonez ci, ramonez là

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Informations sur cet air

Retirez-vous, vieille folle.
Polichinelle est un drôle
Qui pour tout métier saura
Ramonez-ci, ramonez ça [la la la
La cheminée du haut en bas.]

C’est un fripon, vous le gâtez comme vous.


Madame Savouret

Il serait plus honnête homme s’il voulait épouser votre fille, n’est-ce pas ? Elle n’a qu’à s’en torcher les barbes. Polichinelle n’est pas viande pour son oiseau.


Monsieur Brochet

Air : Non, je ne ferai pas [ce qu’on veut que je fasse]

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Informations sur cet air

Le sort de votre fils m’effraie, pauvre mère,
Tremblez, tremblez pour lui. Qu’il craigne la rivière.
C’est un franc étourdi, je vous le dis tout net.
Tremblez pour votre fils, c’est un mauvais sujet.
Madame Savouret

Tredame ! Vous me faites mal à ma frayeur !


Monsieur Brochet

J’en suis fâché, mais je savons ce que je savons et si je ne soms pas marchand de savon. Adieu. Je vais décharger le poisson qui m’est arrivé ce matin à la halle.


Air : La tétard

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Informations sur cet air

Suivez-moi, mes chers enfants !
J’ai besoin de votre échine.
Allons, sans perdre de temps,
Étrangler une chopine.
Avalons, avalons, avalons-la
Le vin fait à la poitrine ;
Avalons, [avalons, avalons-la]
Le vin nous fortifiera.

Acte ii


Scène i

Madame Savouret, Polichinelle

Madame Savouret

Air : Vive les gueux

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Informations sur cet air

Mon fils, craignez la rivière !
polichinelle
Je sais nager.
Madame Savouret
Croyez votre pauvre mère.
polichinelle
Je veux changer.
Babet n’est plus ma passion.
Vive Gaudon !

Air : Margot la ravaudeuse


Gaudon la ravaudeuse,
Fait mes plus chers désirs
Babet la blanchisseuse,
N’est plus pour mes plaisirs,
Qu’une fille ennuyeuse.
J’épouserai Gaudon.
Madame Savouret
Le maudit garçon.

Air : Réveillez-vous, [belle endormie]

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Informations sur cet air

Babet parait, je me retire,
Vous allez réunir vos cœurs.
polichinelle
C’est Gaudon que mon cœur désire.
Babet peut se pourvoir ailleurs.

Scène ii

Babet seule

babet

Air : Capucins

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Informations sur cet air

Il me fuit le petit volage ?
Ah ! qu’une fille qui s’engage,
S’expose à de cruels tourments.
Qui vit sans aimer est plus sage :
Sotte qui croyant les serments,
Laisse aller le chat au fromage.

Scène iii

Gaudon, Babet, Forte-Échine

gaudon

Je te laisse avec Forte-Échine. Si le goût de ton père n’est pas le tien, ne suis que les conseils de ton cœur.


forte

Morbleu ! J’enrage contre ton père, ma pauvre Gaudon.


Air : Le bois de Boulogne


Je te perds mon charmant trognon ;
Un bâtard me porte guignon.
On ne me l’envoie pas dire,
On prétend que je me retire.
gaudon

Air : Confiteor

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Informations sur cet air

Tu peux te plaindre à ton gogo,
Mon enfant, tu n’as rien à craindre.
Mon père agit en ostrogot
Et si je n’oserais m’en plaindre.
forte
Le grand diable l’emportera.
gaudon
Ah ! Songez qu’il est mon papa.
forte

Ton époux est nommé.


Air : À la façon de barbari

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Informations sur cet air

Polichinelle est choisi.
gaudon
Bon ?
En voilà bien d’une autre,
Ce bossu, ce vilain garçon.
forte
Mon malheur est le vôtre.
gaudon
Ne pleure pas mon cher trognon,
La faridondaine, [la faridondon.]
Nous traiterons ce beau mari,
Biribi,
À la façon [de barbari
Mon ami.]

Scène iv

Monsieur Savouret, Gaudon, Les compères

Monsieur Savouret

Air : Je ne suis né ni Roi, [ni Prince]

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Informations sur cet air

Très chers compères, je vous prie,
Et cela sans cérémonie,
D’assister ce soir au festin
Du mariage de ma fille.
Quant à celui du lendemain
Il faudra que chacun boursille.

Écoutez encore, ce que je vais vous dire.


Air : Or écoutez, petits [et grands]

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Informations sur cet air

Mon alêne et mon tire-pied
Sont pour moi trop lourds de moitié.
Je ne puis plus tenir boutique ;
Je cède à Gaudon ma pratique.
Polichinelle l’aime bien,
Je la lui donne avec mon bien.

Air : Allez-vous en gens de la noce

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Informations sur cet air

Que de tous cotés l’on entende
Le nom de mon gendre futur.
Ma fille est nubile et grande,
Leur bonheur sera doux et pur
Rien n’est plus sûr.bis
chœur
Que de tous cotés l’on entende
Le nom de son gendre futur.

Scène v

Babet, Polichinelle

airopera
Polichinelle est-il possible
Que vous soyez sensible
Pour une autre que moi etc.
polichinelle

Air : Les pèlerins

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Informations sur cet air

Je vous plains, Babet, ma mignonne,
J’en pleure, hélas !
Malgré moi je vous abandonne...
babet
Va, ne crois pas,
Jouir de ton nouvel amour,
Crains quelque chute.
L’on voit retourner au tambour
Ce qui vient de la flûte.

Scène vi

Polichinelle [seul]

polichinelle

Air : La Palice

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Informations sur cet air

Hélas ! que je plains son sort !
Mais, l’intérêt me domine,
L’intérêt est le plus fort
Elle a beau faire la mine.

Scène vii

Polichinelle, Forte-Échine

forte

Air : Bouchez, Naïades, [vos fontaines]

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Informations sur cet air

Songez, monsieur Polichinelle,
Que Forte-Échine je m’appelle.
Mon père est le fameux Thomas,
L’épouvante d’une mâchoire.
Morbleu ! ne me réplique pas,
Je sais de toi plus d’une histoire.
polichinelle

Air : Branle de Metz

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Informations sur cet air

Songez, monsieur Forte-Échine,
Que mon père est un cocher
Qui plus ferme qu’un rocher
Porte l’effroi sur sa mine.
Morbleu, s’il vous empoignait,
Comme il vous étrillerait.
forte

Air : Tu croyais, en aimant Colette

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Informations sur cet air

Craignez mon père, je vous jure
Qu’il pourra bien vous savonner !
polichinelle
Le mien peut rendre avec usure
Les coups qu’on saura me donner !
ensemble, ensemble
airopera
Non, non, rien n’est comparable
Au bras fort et nerveux
forte
De Thomas furieux.
polichinelle
D’un cocher furieux.
forte

Air : Le bois de Boulogne


Je suis le fils du gros Thomas,
Pour vous, on ne vous connais pas.
polichinelle
Bride-en-main, cocher, est mon père,
Demandez plutôt à ma mère.
forte

Air : Amis, sans regretter Paris

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Informations sur cet air

Votre mère le dit, faquin.
Est-ce assez pour l’en croire ?
polichinelle
Vous me choquez.
forte
La canne en main,
Défendez votre gloire.

Scène viii

Madame Savouret, Polichinelle

Madame Savouret

Mon fils, on vous en veut diablement.


polichinelle

On vous en veut bien d’avantage. On m’appelle bâtard.


Madame Savouret

Juste Ciel ? qui est-ce qui ose dire cela en face ?


polichinelle

Air : Bouchez, Naïades, [vos fontaines]

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Informations sur cet air

Ce grand maraud de Forte-Échine
Vous taxe d’être libertine
Et dit que j’ai plusieurs papas.
Faites taire ce Nicodème.
Bride-en-main l’est-il seul ?
Madame Savouret
Hélas !
Il t’a fait tout entier lui-même.

Air : Des fraises

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Informations sur cet air

Va le trouver mon enfant,
J’en donne ma parole.
Il te dira sûrement,
Qu’il connaît en toi son sang.
polichinelle
J’y vole, [j’y vole, j’y vole.]

Acte iii


Scène i

Bride-en-main, Polichinelle

bride
airopera
Approchez, mon enfant, que rien ne vous étonne ?
polichinelle

Air : Vraiment, ma commère, oui

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Informations sur cet air

Ne suis-je pas votre fils ?
bride
Oui, Polichinelle, oui.
polichinelle
Suis-je le fils de ma mère ?
bride
Vraiment, mon pauvre enfant, voire ;
Vraiment, [mon pauvre enfant, oui.]
airvide
Mon fils tu ne te trompes point,
J’en jure par ce vert pourpoint.
Mon fils [tu ne te trompes point]
Pour qu’on te croit sur ce point.
De t’accorder tout je pétille,
Je ne te refuserai point,
Oui, j’en jure par mon étrille.
polichinelle

Air : Amis, sans regretter Paris

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Informations sur cet air

Ne puis-je une fois seulement
Monter sur votre siège ?
On me prendra pour votre enfant
À ce beau privilège.
bride

Air : Que Dieu bénisse la besogne

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Informations sur cet air

Ah ! mon fils, que demandez-vous ?
polichinelle
De faire enrager les jaloux.
bride
Vous êtes un franc téméraire,
Être cocher, c’est une affaire.
polichinelle

Je veux l’être.


bride

Le diable m’emporte si tu mènes mon carrosse.


polichinelle

Un honnête homme n’a que sa parole.


Air : Réveillez-vous, [belle endormie]

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Informations sur cet air

Mettez les chevaux au carrosse.
bride
Mon fils, tu parles comme un fou.
Tu mérites que je te rosse.
polichinelle
Soit, je veux me casser le cou.

Scène ii

Madame Savouret, Sa commère

Madame Savouret

Air : Allons gai

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Informations sur cet air

Ah ! ma pauvre commère,
J’ai le cœur tout joyeux.
Tu vas voir une mère
Au comble de ses vœux.
Allons gai, [d’un air gai, toujours gai.]

Air : La Palice

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Informations sur cet air

Mon pauvre fils va monter
Sur le siège de son père.
Les jaloux vont déchanter,
Tu vas voir cela, commère.

Air : Réveillez-vous, [belle endormie]

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Informations sur cet air

Que l’on chante, que tout réponde,
On va voir un cocher nouveau
Faire la barbe à tout le monde.
Ah ! pour moi, que ce jour est beau.

Scène iii

Forte-Échine seul

forte

Air : Capucins

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Informations sur cet air

Thomas, dont la massive taille,
Sait épouvanter la canaille,
Que n’écrases-tu mon rival ?
Il va m’enlever ma future,
Viens assommer cet animal,
Prends pitié de ta géniture.

Scène iv

Forte-Échine, Gaudon

gaudon

Air : Amis, sans regretter Paris

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Informations sur cet air

Ne pleure donc pas, mon garçon,
Tu redoubles ma rage.
forte
Ne pleure pas, toi, ma Gaudon.
gaudon
Pleurons, cela soulage.
forte

Air : Les filles de Nanterre

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Informations sur cet air

Je compte sur mon père,
Il n’est pas endurant.
gaudon
Va, va, ma belle mère
Fait tout pour son enfant.
ensemble, ensemble
airopera
Hélas, une chaîne si belle etc.

Scène v

Bride-en-main, Polichinelle

polichinelle, sur le siège d’un carrosse, son père à coté de lui

Dia, huriau.


bride

Air : Maris, voulez-vous fuir l’affront


Allons, courage mon garçon,
Tiens sans façon cette bride.
Sois fier, dispos, droit comme un jonc,
Prend garde d’être timide.
Tiens-toi comme cela,
Là.
Crains cette ornière.
Ne va pas, maladroit,
Droit
Dans la rivière.
polichinelle

Ah, mon père ! Mes chevaux n’entendent plus raison.


bride

Je te l’avais bien dit, mon enfant !


polichinelle

Air : [T’as l’pied dans le margouillis]

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Informations sur cet air

J’ai l’pied dans le margouillis,
Tire m’en, tire m’en, tire m’en taine,
J’ai l’pied dans le margouillis,
Tire m’en...
bride
Ma foi, je ne puis.
polichinelle

Au secours ! au guet !


Le carrosse et Polichinelle culbutent.
bride
airopera
Ô, sort fatal !
Madame Savouret
Ô, chute affreuse !
ensemble, ensemble
Ô, témérité malheureuse !
Fin

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